Littérature française et étrangère

Paolo Cognetti – Les huit montagnes

« Il faut faire ce que la vie t’a appris à faire. Si t’es encore très jeune, à la rigueur, tu peux peut-être encore changer de route. Mais à un moment donné, il faut s’arrêter et se dire : bon, ça je suis capable de le faire, pas ça. Et je me suis demandé : de quoi je suis capable, moi ? Moi, je sais vivre en montagne. Qu’on me mette là-haut tout seul, et tu verras que je m’en sors. C’est pas rien quand même, non? Eh bien il m’a fallu attendre quarante ans avvant de comprendre que ça n’était...

Les vaches de Staline – Sofi Oksanen

« Les veines d’Anna sont saisies par le gel, sa peau est moite de sueur froide et ses lèvres sont engourdies. Est-ce qu’on va lui demander une autre chose ? Est-ce qu’ils vont interroger sa mère ? Si Anna mentait, est-ce que la mère d’Irene connaîtrait les vraies réponses et dirait alors qu’Anna est en train de bluffer ? A quoi bon ? En Finlande, on ne croyait pas à tout ce qui était une réalité en Union soviétique : elle ne pouvait pas dire que la Supo leur avait interdit quoi que ce soit, ou...

Mémoires d’une jeune fille rangée – Simone de Beauvoir

« J’avais décidé depuis longtemps de consacrer ma vie à des travaux intellectuels. Zaza me scandalisa en déclarant d’un ton provoquant : « mettre neuf enfants au monde comme l’a fait maman, ça vaut bien autant que d’écrire des livres. » Je ne voyais pas de commune mesure entre ces deux destins. Avoir des enfants, qui à leur tour auraient des enfants, c’était rabâcher à l’infini la même ennuyeuse ritournelle ; le savant, l’artiste, l’écrivain, le penseur créaient un autre monde, lumineux et...

Le parfum des fleurs la nuit – Leïla Slimani

« L’écriture est discipline. Elle est renoncement au bonheur, aux joies du quotidien. On ne peut chercher à guérir ou à se consoler. On doit au contraire cultiver ses chagrins comme les laborantins cultivent des bactéries dans des bocaux de verre. Il faut rouvrir ses cicatrices, remuer les souvenirs, raviver les hontes et les vieux sanglots. Pour écrire, il faut se refuser aux autres, leur refuser votre présence, votre tendresse, décevoir vos amis et vos enfants. » Leïla Slimani jouit d’une...

Vernon Subutex – Virginie Despentes

"Les choses ont changé. A notre époque, si on aimait faire chier le monde, on faisait du X, mais aujourd’hui porter le voile suffit."Vernon a passé sa vie bercé par la musique, d’abord comme disquaire, puis chômeur, puis chômeur de longue durée. Puis plus rien.  Sa solution de secours lorsque manque l’argent du loyer, c’est Alex, star du rock, qui vient de mourir dans sa baignoire. Le glas de l’expulsion a donc sonné et Vernon parcourt son répertoire à la recherche de son prochain plan...

Le lila ne refleurit qu’après un hiver vigoureux – Martha Hall Kelly

« On reconnaissait vite les femmes qui venaient d’arriver au camp. N’ayant plus assez d’uniformes, les autorités laissaient les nouvelles prisonnières porter un assortiment incroyable de vêtements dépareillés pris dans le butin. Elles ressemblaient à des oiseaux exotiques avec leurs jupes perroquet comme nous les appelions, un mélange criard de jupes à volants et de chemise colorées. » Le lila ne refleurit qu’après un hiver vigoureux est une fiction construite sur des faits réels, contant le...

Amor, prozac, curiosidad y dudas – Lucía Extebarria
Amor, prozac, curiosidad y dudas – Lucía Extebarria

"Madrid, de lejos, parecía la Estrella de la Muerte. Darth Vader, pensé, aquí llegan tus guerreras, ábrenos la puerta."  Quatrième de couverture : Amor: Una posibilidad remota para Rosa, que hipoteca su vida para pagar unos hijos que no puede disfrutar. Una memoria triste para Cristina, superviviente de una relación catastrófica con el sexo y las drogas. Un recuerdo borroso para Ana, que se pasa el día llorando en casa. Curiosidad: La última esperanza. ¿Hay otra vida más allá de los confines...

La casa de los espíritus

« Mi abuelo me contó que Clara se había desmayado el día que él, por darle un gusto, colocó de alfombra la piel del animal. Nos reímos hasta las lágrimas y decidimos ir a buscar al sótano los despojos del pobre Barrabás, soberbio en su indefinible constitución biológica, a pesar del transcurso del tiempo y al abandono, y ponerlo en el mismo lugar donde medio sigle antes lo puso mi abuelo en homenaje a la mujer que más amó en su vida ». Je n’ai jamais étudié « La casa de los espíritus » lors de...